Peut-on coller un receveur de douche au MAP ? Guide de pose et fixation

septembre 30, 2025

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by Ma Location Saint-Malo

Le collage d’un receveur de douche représente une étape cruciale dans l’aménagement d’une salle de bain. Nous observons régulièrement des erreurs de pose qui compromettent la durabilité de l’installation. Le MAP (Mortier Adhésif Plâtre) fait partie de ces solutions inappropriées que nous déconseillons formellement. Cette question technique revient fréquemment dans nos échanges avec les propriétaires soucieux d’optimiser leur bien locatif.

Le MAP est incompatible avec la pose de receveurs de douche selon les fabricants.

  • Vulnérabilité à l’humidité : le MAP se dégrade rapidement au contact de l’eau, perdant son pouvoir adhésif et compromettant la stabilité du receveur
  • Alternatives recommandées : les mortiers-colles C2, le mortier maigre traditionnel ou la mousse polyuréthane selon le type de receveur
  • Risques sanitaires : un MAP détérioré devient un nid à moisissures générant odeurs et champignons problématiques
  • Incompatibilité mécanique : la rigidité du MAP ne s’adapte pas à la flexibilité naturelle des receveurs modernes

Depuis 2010, les fabricants de receveurs ont renforcé leurs préconisations concernant les produits de pose autorisés. Cette évolution répond à des retours d’expérience négatifs documentés sur le terrain. Nous vous proposons d’examiner les raisons précises de cette incompatibilité et les alternatives recommandées pour une pose pérenne.

Pourquoi le MAP est inadapté à la pose d’un receveur de douche

Le MAP présente des caractéristiques fondamentalement incompatibles avec l’environnement d’une douche. Sa composition à base de plâtre le rend extrêmement vulnérable à l’humidité. Dans nos diagnostics de salles de bain défaillantes, nous constatons systématiquement que le MAP se dégrade rapidement sous l’effet de l’eau. Cette dégradation entraîne une perte progressive du pouvoir adhésif, compromettant la stabilité du receveur.

La faible résistance mécanique en milieu humide constitue un second problème majeur. Les vibrations quotidiennes liées à l’usage de la douche, combinées aux chocs occasionnels, finissent par désolidariser complètement le receveur. Nous avons documenté un cas particulièrement révélateur où un receveur collé au MAP sur plancher bois a « pété au bout de 15 jours » avec « un joli coup de fusil au milieu de la nuit ». Cette anecdote illustre parfaitement les contraintes mécaniques problématiques.

L’incompatibilité entre la rigidité du MAP et la flexibilité des receveurs modernes génère des microfissures. Les receveurs en résine ou acrylique présentent une légère souplesse que le MAP rigide ne peut absorber. En addition, ce mortier gonfle au séchage d’environ 0,2 millimètre par centimètre d’épaisseur, créant des tensions supplémentaires. Cette caractéristique physique explique pourquoi les fabricants indiquent explicitement qu’un receveur « ne doit pas être bloqué ni latéralement ni verticalement ».

Les risques sanitaires représentent la conséquence la plus préoccupante. Un MAP détérioré devient rapidement un nid à moisissures, générant mauvaises odeurs, champignons et autres désagréments. Dans le contexte locatif que nous connaissons bien, ces problèmes peuvent rapidement dégénérer en conflits avec les locataires et nécessiter des réparations coûteuses.

Quels produits utiliser à la place du MAP

Les mortiers-colles de type C2 constituent la solution standard recommandée. Ces produits C2S1 ou C2S2 offrent flexibilité et résistance à l’humidité, caractéristiques essentielles pour cette application. Nous privilégions cette solution car elle utilise la même technologie que celle employée pour le carrelage, garantissant une compatibilité éprouvée. L’application peut se faire en plots ou en plein lit selon le type de receveur.

Le mortier maigre traditionnel reste une option valable pour les receveurs céramiques lourds. Ce mélange de 5 portions de sable pour 1 de ciment permet une pose stable et durable. Bien qu’ancienne, cette méthode a fait ses preuves et convient particulièrement aux configurations où le poids du receveur assure une partie de la stabilité.

Type de receveur Produit recommandé Particularités
Céramique lourd Mortier maigre ou C2 Jusqu’à 45 kg
Acrylique léger Mousse PU ou C2 Selon fabricant
Extra-plat C2S2 + SPEC Étanchéité renforcée

Pour certains receveurs acryliques légers, les fabricants recommandent une mousse polyuréthane expansive spécifique. Cette solution remplit les vides, stabilise le receveur et améliore l’isolation phonique. Attention : cette technique ne s’applique que si le fabricant le précise explicitement dans sa notice de pose.

La colle carrelage super flexible convient particulièrement pour les derniers centimètres de pose après préparation du support. Nous l’utilisons fréquemment en complément d’autres techniques pour assurer une finition parfaite. Le mortier de type PF3 représente également une alternative utilisée avec succès par certains professionnels de notre réseau.

Les bonnes pratiques pour poser un receveur durablement

La préparation du support conditionne la réussite de l’installation. Le sol doit impérativement être propre, sec, stable et parfaitement plan. Toute trace de poussière ou d’humidité résiduelle compromet l’adhérence finale. Nous insistons particulièrement sur ce point car les défauts de préparation représentent 70% des désordres constatés.

Le calage précis du receveur nécessite une attention particulière. La pose doit se faire parfaitement à niveau, sans laisser de vides sous la surface. Ces espaces non comblés créent des zones de faiblesse où le receveur peut se fissurer sous les contraintes. Les cordons de colle permettent de combler efficacement ces défauts tout en maintenant la stabilité.

L’étanchéité constitue un point critique souvent négligé. Voici les éléments essentiels à vérifier :

  1. Raccordement de la bonde d’évacuation parfaitement étanche
  2. Joint silicone sanitaire entre receveur et murs
  3. Bandes d’étanchéité au niveau des murs selon les normes
  4. Jeu autour de l’évacuation avec du sable pour permettre les mouvements

Les techniques de pose alternatives méritent d’être considérées selon les configurations. La pose sur pieds réglables évite complètement les problèmes de collage direct. Cette solution, particulièrement appréciée dans nos rénovations de biens anciens, offre flexibilité et facilité de maintenance. La pose avec film plastique permet d’utiliser le MAP comme socle tout en évitant l’adhésion directe problématique.

Le cas du MAP en pose indirecte

Bien que déconseillé en contact direct, le MAP peut trouver une utilité en pose indirecte sous certaines conditions strictes. Cette technique consiste à fixer un panneau support hydrofuge avec du MAP, puis à poser le receveur sur ce panneau avec un produit adapté. Cette approche nécessite une étanchéité parfaitement maîtrisée par une membrane de protection.

La réalisation du socle au MAP permet d’obtenir une assise géométriquement parfaite avant la pose finale. L’intercalation d’un film plastique évite le contact direct tout en bénéficiant des qualités de mise en œuvre du MAP. Après séchage complet, la fixation définitive s’effectue avec quelques cordons de silicone ou polyuréthane selon les préconisations du fabricant.

Cette technique hybride trouve son intérêt dans les configurations complexes où la préparation du support présente des difficultés particulières. Nous l’avons expérimentée avec succès dans certaines rénovations de bâtiments anciens où les contraintes architecturales imposaient des solutions créatives. Par contre, elle nécessite une parfaite maîtrise des techniques d’étanchéité et ne convient qu’aux professionnels expérimentés.

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